Le support pour pompe à chaleur est un accessoire souvent sous-estimé, et pourtant essentiel pour garantir la stabilité, la longévité et le bon fonctionnement de votre système de chauffage. Que vous soyez un particulier souhaitant installer une pompe à chaleur air/eau ou air/air, ou un professionnel à la recherche de solutions fiables pour vos clients, choisir le bon support constitue une étape clé de votre projet.
Pourquoi un support adapté est indispensable
Stabilité et sécurité de l’appareil
Un support mal dimensionné ou mal fixé peut entraîner des vibrations excessives, des désagréments sonores et même des déplacements du groupe extérieur de la pompe à chaleur. Par exemple, une pompe de 10 kW peut peser jusqu’à 80 kg sans compter les fluides et les tubes, générant des efforts importants sur les points de fixation. En choisissant un support robuste (acier galvanisé ou aluminium renforcé), vous limitez les risques de basculement et d’affaissement.
De plus, la stabilité est critique pour la sécurité des occupants et des passants. Un support mal fixé sur façade peut se décoller sous l’effet des chocs thermiques et des intempéries, mettant en danger les personnes en contrebas. Des études indiquent que près de 15 % des incidents liés aux pompes à chaleur sont dus à des supports défectueux ou mal installés, soulignant l’importance de cette composante peu valorisée.
Performance énergétique
Un groupe extérieur mal calé ou en déséquilibre peut voir ses performances diminuer de 5 à 10 % selon les cas. Les vibrations et l’inclinaison excessive perturbent le circuit frigorifique et l’échangeur, réduisant le rendement COP (Coefficient de Performance). Par exemple, une pompe à chaleur affichant un COP de 4 peut chuter à 3,6 si elle n’est pas parfaitement de niveau et stable, ce qui se traduit par une surconsommation d’électricité de l’ordre de 8 %. Ainsi, un support de qualité contribue directement à votre confort thermique et à vos factures d’énergie.
Durabilité et protection contre la corrosion
Les supports destinés à l’extérieur sont exposés aux intempéries : pluie, gel, UV, sel en bord de mer… Choisir un support en acier inoxydable ou galvanisé à chaud assure une résistance anti-corrosion sur le long terme. Selon les garanties constructeurs, un support traité correctement peut durer plus de 20 ans sans entretien majeur, contre 5 à 10 ans pour un modèle basique non protégé.
Les types de supports pour pompe à chaleur
Support mural
Les supports muraux sont la solution la plus courante pour les installations sur façade. Ils se composent généralement de deux équerres en acier ou aluminium, fixées à la structure du bâtiment. Les avantages sont nombreux :
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Gain de place : le groupe est déporté et laisse le sol libre
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Esthétique : design épuré, mariage possible avec la façade
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Maintenance facilitée : accès aisé sous l’unité
Cependant, l’installation nécessite une étude structurelle préalable : l’épaisseur du mur, la nature du matériau (brique, béton, ossature bois) et la résistance à la charge doivent être validés. En pratique, on recommande une recharge maximale de 150 kg par point d’ancrage pour un béton de qualité standard.
Support au sol (socle)
Le socle est préconisé lorsque la façade ne peut soutenir la charge ou lorsque l’appareil doit être isolé du mur pour des raisons acoustiques. Il se compose d’une structure tubulaire ou profilé, posée sur des plots antivibratiles.
Avantages :
- Isolation phonique renforcée grâce aux plots
- Installation sur zones non porteuses (végétalisation, toitures-terrasses)
- Flexibilité de positionnement
Inconvénients :
- Prend de l’espace au sol
- Nécessite une surface plane et stable
Par exemple, pour une toiture-terrasse végétalisée, on utilisera un socle avec plots anti-UV et antivibratiles réglables, garantissant une répartition de la charge de 25 kg/cm², compatible avec la plupart des toits végétalisés légers.
Cas concret : toiture-terrasse de 100 m²
Sur une toiture de 100 m², deux pompes à chaleur de 7 kW chacune peuvent être installées sur un socle double, répartissant une charge totale de 160 kg sur 16 plots. Chaque plot supporte donc 10 kg, assurant une pression sur la dalle inférieure à 0,01 kg/cm², largement en dessous des limites constructives.
Support antivibratoire
Les supports antivibratoires combinent structure portante et isolation des vibrations sur toute la bande de fréquence. Ils intègrent souvent des patins en caoutchouc ou en élastomère industriel, adaptés aux pompes jusqu’à 20 kW.
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Performance : réduction de 30 à 50 % des bruits transmis vers la structure
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Facilité : simples à poser sous un groupe posé au sol ou sur socle
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Maintenance : patins remplaçables en cas d’usure
Pour un logement situé en R+2, à moins de 3 m du groupe, il est recommandé d’opter pour un support antivibratoire classé TMR2 (Transmission de masse réduite), assurant un affaiblissement acoustique de 10 dB minimum.
Comment choisir le support adapté à votre installation
Analyser le lieu d’installation
Avant toute chose, il convient de réaliser un relevé précis :
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Positionnement : façade nord, sud, en angle
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Nature du mur : béton armé, brique pleine, ossature bois
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Distance minimale : respecter 30 cm du mur et 60 cm du sol pour le dégagement maintenance
Par exemple, sur une façade en brique creuse, on privilégiera des chevilles chimiques haute résistance (M12, classe 8.8), garantissant une charge admissible de 250 kg par cheville.
Déterminer la charge et le type de pompe
Le poids et les dimensions de votre pompe influencent directement le choix du support :
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Pompe 5 à 10 kW : poids 40–80 kg, supports muraux standards
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Pompe 10 à 20 kW : poids 80–150 kg, supports renforcés ou socles
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Pompe > 20 kW : poids > 150 kg, étude sur-mesure ou châssis sur plots
Il est impératif de vérifier les dimensions exactes (largeur, profondeur, hauteur) pour intégrer l’épaisseur du support et respecter les dégagements réglementaires (norme NF EN 378).
Considérations acoustiques
Le niveau sonore d’un groupe extérieur peut varier de 45 à 65 dBA selon les modèles. À titre d’exemple, une pompe de 12 kW affiche fréquemment 52 dBA à 1 m. Le support devra alors :
- Séparer l’unité de la structure (plots antivibratoires)
- Garantir un écart minimal de 1 m avec l’ouverture d’un voisin
- Être équipé de silentblocs pour atténuer les fréquences basses
