
Pompe à chaleur haute ou basse température : que choisir ?
|
|
8 min
|
|
8 min
Sommaire
Bien choisir sa pompe à chaleur (PAC) est une décision structurante pour garantir un confort thermique optimal tout en réalisant des économies d’énergie. En 2025, alors que les enjeux environnementaux et économiques prennent une place centrale dans les décisions de rénovation ou de construction, le choix entre une PAC haute ou basse température devient une question essentielle.
La pompe à chaleur permet de chauffer un logement en utilisant les calories présentes dans l’air extérieur. Ce système thermodynamique est reconnu pour ses performances énergétiques, pouvant réduire jusqu’à 60 % les factures de chauffage par rapport à une chaudière électrique ancienne. Cependant, pour atteindre ce niveau d’efficacité, le type de PAC installé doit correspondre aux caractéristiques du logement et aux besoins de ses occupants.
Un mauvais dimensionnement ou une technologie inadaptée peut entraîner une surconsommation d’électricité, une usure prématurée du matériel et un inconfort thermique, notamment lors des périodes de froid intense.
À noter ! Une PAC bien choisie peut offrir un retour sur investissement en 5 à 7 ans, grâce aux économies d’énergie et aux aides disponibles.
Les PAC air-eau se déclinent en deux grandes familles :
PAC haute température (HT) : elle chauffe l’eau de chauffage jusqu’à 65°C, voire 70°C sur certains modèles.
PAC basse température (BH) : elle produit une eau chauffée à 35°C à 45°C, ce qui suffit pour les logements très bien isolés.
Ces deux solutions s’appuient sur les mêmes principes techniques, mais répondent à des usages et des configurations très différents.
La type de pompe à chaleur haute température repose sur le même principe que toute pompe à chaleur air-eau : elle capte les calories de l’air extérieur à l’aide d’un fluide frigorigène, qui circule dans un circuit fermé. Ce fluide change d’état sous l’effet de la pression et permet de transférer la chaleur vers le circuit de chauffage.
Dans le cas d’une pompe à chaleur HT, le compresseur est plus puissant et le fluide frigorigène utilisé est souvent différent, capable de supporter des températures plus élevées. Certains modèles intègrent un système à deux étages de compression (bi-étagé), ou utilisent un appoint électrique ou gaz en complément. Cela permet de chauffer l’eau jusqu’à 65°C voire 70°C, sans perte significative de performance.
Bon à savoir ! Le fonctionnement reste globalement très silencieux et peut être piloté par une régulation intelligente (thermostat connecté, programmation horaire, etc.) pour se plier aux besoins réels du foyer.
Les pompes à chaleur HT délivrent une eau à une température comprise entre 55°C et 70°C. Cette caractéristique les rend compatibles avec des radiateurs haute température existants, typiquement en fonte ou acier.
Pour maintenir ces niveaux de température, notamment en hiver, elles peuvent intégrer :
un compresseur scroll ou rotatif renforcé,
un échangeur à plaques plus performant,
une régulation électronique qui ajuste la puissance en temps réel selon les conditions extérieures.
Certaines pompes à chaleur haut de gamme peuvent maintenir une température constante même lorsque la température descend jusqu’à -20°C.
À noter ! Une pompe à chaleur haute température consomme plus d’énergie qu’un modèle basse température, mais elle évite des travaux lourds dans un logement ancien.
Les habitations construites avant 1975, souvent mal isolés et dotés d’émetteurs HT (radiateurs en fonte ou panneaux muraux), nécessitent une production d’eau chaude importante pour assurer un bon confort.
Installer une pompe à chaleur HT dans ce type de configuration permet de conserver le réseau de chauffage existant, sans avoir à remplacer les radiateurs. Cela simplifie la rénovation et réduit les coûts de travaux annexes.
La pompe à chaleur BT fonctionne sur le principe de la thermodynamie aussi.
La particularité d’une pompe à chaleur BT est qu’elle est conçue pour chauffer l’eau entre 35 et 45°C, ce qui est suffisant pour des systèmes de chauffage basse température , c'est à dire avec des émetteur de chaleur adaptés. Cette plage de température permet d’obtenir un excellent rendement énergétique tout en limitant la consommation électrique.
À noter ! La plupart des modèles modernes de PAC BT sont dotés d’une régulation électronique qui ajuste automatiquement la température de sortie en fonction des besoins, pour optimiser à la fois le confort et les économies.
Le rendement d’une pompe à chaleur BT est mesuré via le Coefficient de Performance (COP). Celui-ci peut atteindre 4 à 5, ce qui signifie qu’elle restitue 4 à 5 fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Par exemple, pour 1 kWh d’électricité, la PAC air-eau peut générer jusqu’à 5 kWh de chaleur.
Cette performance est particulièrement stable lorsque la température reste modérée (entre 5°C et 15°C). Lorsque le mercure chute, le rendement diminue légèrement, mais reste supérieur à celui d’un système électrique classique.
À noter ! Les PAC BT sont souvent couplées à un ballon tampon pour lisser le fonctionnement du compresseur et améliorer la durabilité de l’installation.
Les maisons neuves respectant les normes RT 2012 ou RE 2020 sont particulièrement adaptées à l'installation de ce type de pompe à chaleur. L’isolation thermique y est optimisée, ce qui réduit les besoins en énergie pour le chauffage. De ce fait, une température d’eau plus basse suffit à chauffer l’ensemble de la surface habitable.
Dans une rénovation performante (isolation des murs, du toit et remplacement des menuiseries), l'installation d'une PAC BT devient également une solution pertinente à condition que les émetteurs de chaleur soient compatibles.
Le COP est l’indicateur clé. En moyenne :
Pompe à chaleur basse température : entre 3,8 et 5
Pompe à chaleur haute température : entre 2,5 et 3,5
Un COP plus bas indique une consommation électrique plus élevée à puissance égale.
Le rendement chute lorsque la température extérieure diminue. Les PAC air-eau BT restent performantes si elles sont installées avec des émetteurs appropriés (plancher chauffant, radiateurs BT). À l’inverse, les PAC HT sont moins sensibles aux BT extérieures mais consomment plus.
PAC basse température : elle fonctionne efficacement avec des planchers chauffants hydrauliques, des radiateurs BT (généralement à large surface pour diffuser la chaleur) et des ventilo-convecteurs. Dans une construction neuve de 100 m² avec plancher chauffant, la température de départ de 35 à 40°C suffit pour maintenir 21°C dans toutes les pièces, avec un excellent rendement énergétique.
À noter ! Un mauvais dimensionnement du type d’émetteurs peut réduire l’efficacité de la pompe à chaleur BT et entraîner une sensation d’inconfort.
PAC HT : peu ou pas de travaux nécessaires si vous êtes déjà équipé de radiateurs HT. Elle s’installe directement sur le réseau existant. Cependant, il est recommandé de purger le circuit, vérifier l’équilibrage hydraulique, et isoler les tuyauteries pour optimiser le rendement.
PAC BT : dans une maison ancienne, il faut généralement remplacer les radiateurs existants par des modèles basse température (plus volumineux ou à inertie plus importante), et idéalement améliorer l’isolation thermique (combles, murs, menuiseries). Par exemple, dans une maison de 120 m² mal isolée, ces travaux peuvent représenter un surcoût de 8 000 à 15 000 €.
La PAC haute température chauffe l’eau jusqu’à 70°C et s’adapte aux logements anciens avec radiateurs haute température existants
La PAC basse température fonctionne à 35–45°C, idéale pour les maisons neuves ou bien isolées avec plancher chauffant ou radiateurs BT
La PAC BT affiche un COP plus élevé (jusqu’à 5) et consomme moins d’électricité, surtout en climat tempéré.
PAC HT : aucun changement nécessaire si vous avez déjà des radiateurs fonte ou acier.
PAC BT : nécessite des émetteurs adaptés (chauffage au sol, radiateurs à large surface) et une bonne isolation du logement.
Le choix entre une pompe à chaleur air-eau moyenne ou HT dépend principalement de deux critères : l’isolation de votre logement et le type de radiateurs existants. Si vous vivez dans un logement ancien avec des radiateurs en fonte ou acier et que l’isolation est moyenne à faible, une pompe à chaleur HT est souvent la meilleure option. En revanche, si votre habitation est partiellement rénové et que vous avez des émetteurs mixtes (comme des radiateurs récents ou des ventilo-convecteurs), une pompe à chaleur moyenne température peut suffire, tout en consommant moins d’énergie.
La température la plus efficace pour une PAC air-eau se situe entre 35°C et 45°C , car c’est à cette plage que les appareils atteignent leur meilleur rendement (COP). Plus la température de l’eau de chauffage est basse, moins la pompe consomme d’électricité pour produire la chaleur. C’est pourquoi les pompes à chaleur BT, associées à un système de chauffage adaptés, sont les plus performantes en termes d’économie d’énergie.
À noter : pour chaque degré supplémentaire demandé à la pompe à chaleur air-eau, la consommation électrique peut augmenter de 2 à 3 %.
Oui, mais de façon modérée. Réduire la température de consigne de la pompe à chaleur la nuit peut permettre de réaliser des économies, à condition de ne pas trop déséquilibrer l’inertie thermique. Une baisse de 2 à 3°C est recommandée pour éviter que la pompe à chaleur ne consomme trop d’énergie le matin pour rattraper la température.
En hiver, le meilleur réglage est celui qui assure un bon confort sans surconsommation. Pour un logement bien isolé, une température de consigne autour de 20 à 21°C dans les pièces de vie est suffisante. Il est aussi essentiel d’ajuster la courbe de chauffe de la pompe à chaleur : cette régulation permet à l’appareil d’adapter automatiquement la température de l’eau en fonction de la température extérieure.