Pompe à chaleur : tout savoir sur l'installation électrique - Geoplanete

Pompe à chaleur : tout savoir sur l'installation électrique

Margaux D.

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9 min

Installer une pompe à chaleur représente un choix judicieux pour réduire votre consommation énergétique, avec seulement 35 à 50 kWh/m² par an selon le modèle choisi. En effet, une pompe à chaleur air/eau consomme environ 35 kWh/m²/an, tandis qu'une pompe à chaleur air/air nécessite près de 50 kWh/m²/an.


Cependant, le branchement pompe à chaleur exige une attention particulière aux normes électriques. L'alimentation pompe à chaleur doit respecter la norme NF C 15-100, qui impose notamment l'installation d'interrupteurs différentiels spécifiques et une mise à la terre obligatoire. Le choix du disjoncteur pompe à chaleur est également crucial - pour une PAC de 7 kW, un calibre de 32A courbe D est généralement recommandé.


Comprendre les besoins électriques d’une pompe à chaleur

Pour bien installer une pompe à chaleur, vous devez d'abord comprendre ses exigences électriques spécifiques. L'alimentation électrique représente un aspect fondamental qui conditionnera le bon fonctionnement et la durabilité de votre équipement.


Monophasé ou triphasé : comment choisir ?

Le choix entre une alimentation monophasée (230V) ou triphasée (400V) dépend principalement de la puissance de votre pompe à chaleur. Pour les modèles résidentiels de petite à moyenne puissance (jusqu'à 12 kW environ), l'alimentation monophasée suffit généralement. En revanche, pour les pompes à chaleur plus puissantes ou destinées aux grands espaces, le triphasé devient nécessaire.


Le branchement en monophasé présente l'avantage d'être compatible avec la majorité des installations domestiques existantes. Par ailleurs, les coûts d'installation sont généralement moins élevés. Néanmoins, cette option peut entraîner des pics de consommation importants au démarrage.


À l'inverse, le triphasé répartit mieux la charge électrique et réduit les appels de courant au démarrage. Ainsi, votre installation électrique subit moins de contraintes. Cependant, cette option nécessite parfois des travaux d'adaptation si votre logement n'est pas déjà équipé en triphasé.


À noter ! Installer une pompe à chaleur monophasée sur une installation triphasée est techniquement possible, mais déconseillé : cela peut entraîner des problèmes de déséquilibre de phases, limiter la puissance disponible et augmenter les risques de panne ou de coupure. Il est préférable d’opter pour une PAC triphasée adaptée à votre installation, surtout si vos besoins énergétiques sont importants

Puissance requise selon le type de PAC

La puissance électrique nécessaire varie considérablement selon le type de pompe à chaleur que vous choisissez. Une PAC air/eau requiert généralement entre 1,5 et 3 kW électriques pour produire 7 à 10 kW de chaleur. Par conséquent, pour l'alimentation pompe à chaleur de ce type, un abonnement de 9 kVA est souvent suffisant en monophasé.


Les pompes à chaleur air/air sont généralement moins énergivores, avec une consommation électrique de 1 à 2 kW pour les modèles résidentiels standards. En revanche, les PAC géothermiques peuvent nécessiter davantage de puissance au démarrage, même si leur consommation en régime normal reste modérée.


Pour déterminer précisément vos besoins, vous devez tenir compte du coefficient de performance (COP) de l'appareil. Ce ratio entre l'énergie produite et l'énergie consommée vous aide à estimer la puissance électrique réellement nécessaire. Un COP de 4 signifie que pour 1 kW électrique consommé, votre PAC produira 4 kW de chaleur.


Distance entre PAC et tableau électrique

Un facteur souvent négligé lors du branchement pompe à chaleur concerne la distance séparant l'unité extérieure du tableau électrique. Cette distance influence directement la section des câbles à utiliser. En effet, plus cette distance est importante, plus la section du câble doit être grande pour éviter les chutes de tension.


Pour une installation standard avec une distance inférieure à 10 mètres, un câble de 6 mm² suffit généralement pour une PAC de puissance moyenne (jusqu'à 9 kW). Au-delà, vous devrez opter pour des sections de 10 mm² voire plus.


Par ailleurs, l'emplacement du disjoncteur doit être soigneusement réfléchi. Idéalement, il convient d'installer un tableau divisionnaire dédié à proximité de l'unité extérieure. Cette disposition facilite les interventions de maintenance et améliore la sécurité globale de l'installation.


N'oubliez pas que chaque mètre de câble supplémentaire génère une légère perte de puissance. Par conséquent, si votre PAC se trouve à plus de 20 mètres du tableau principal, envisagez de faire appel à un électricien pour dimensionner correctement votre installation et éviter tout dysfonctionnement ultérieur.


Avant de procéder à l'installation, consultez toujours la documentation technique fournie par le fabricant. Ces documents précisent les caractéristiques électriques spécifiques à votre modèle et garantissent une mise en service conforme aux normes de sécurité.


installation électrique pompe à chaleur

Quel disjoncteur installer pour une pompe à chaleur ?

Choisir le bon calibre selon la puissance

Le calibre du disjoncteur, exprimé en ampères (A), doit correspondre à la puissance électrique consommée par votre PAC. Pour déterminer le calibre approprié, utilisez cette formule en monophasé : Intensité (A) = Puissance (W) / Tension (V). Pour une installation résidentielle standard en France, la tension est de 230V.


Voici les recommandations selon la puissance de votre appareil :

  • Jusqu'à 2200W : disjoncteur 10A
  • De 2200W à 3500W : disjoncteur 16A
  • De 3500W à 4500W : disjoncteur 20A
  • De 4500W à 7200W : disjoncteur 32A
  • De 7200W à 9000W : disjoncteur 40A

Prenez toujours le calibre immédiatement supérieur au résultat obtenu par calcul. Par exemple, pour une PAC de 4000W : 4000/230 = 17,4A, donc choisissez un disjoncteur de 20A.


Pourquoi privilégier la courbe D

Le démarrage du moteur de votre pompe à chaleur génère un pic de courant momentané qui dépasse l'intensité nominale. En effet, ce phénomène, bien que normal, peut déclencher un disjoncteur standard. C'est pourquoi il est impératif d'opter pour un disjoncteur à courbe D.


Contrairement aux disjoncteurs à courbe C qui considèrent cette impulsion comme une surcharge et déclenchent automatiquement, les disjoncteurs à courbe D sont conçus pour tolérer ces pics temporaires caractéristiques des démarrages de moteurs. Cette tolérance évite les déclenchements intempestifs et prolonge la durée de vie de votre équipement.


Par conséquent, même si votre installateur vous propose un disjoncteur à courbe C moins coûteux, n'hésitez pas à insister sur la nécessité d'un modèle à courbe D spécifiquement adapté aux appareils à moteur comme les pompes à chaleur.


Différence entre disjoncteur et interrupteur différentiel

Ces deux éléments assurent des fonctions complémentaires mais distinctes dans votre installation. Le disjoncteur divisionnaire protège principalement les biens et appareils contre les courts-circuits et surcharges d'intensité. En revanche, l'interrupteur différentiel protège les personnes en détectant les fuites de courant causées par un défaut d'isolement.


Pour assurer une protection complète lors du branchement pompe à chaleur, il est nécessaire d'installer à la fois un disjoncteur et un dispositif différentiel. D'ailleurs, la norme NF C 15-100 impose l'utilisation d'un dispositif différentiel de type F spécifiquement pour les pompes à chaleur.


Le disjoncteur différentiel combine ces deux fonctions en un seul appareil, assurant ainsi la protection des biens et des personnes simultanément. Cependant, pour l'alimentation d'un tableau divisionnaire dédié à votre PAC, il est souvent plus économique d'installer un disjoncteur standard dans le tableau général pour protéger la ligne, puis un interrupteur différentiel dans le tableau divisionnaire.


À noter ! N'oubliez pas que toute pompe à chaleur doit être raccordée à un différentiel de 30 mA pour garantir la sécurité de votre installation

Normes à respecter pour une installation conforme

Qu'impose la norme NF C 15-100 ?

La norme NF C 15-100 régit les installations électriques basse tension (1000 volts en courant alternatif et 1500 volts en courant continu) dans les logements français. Elle établit des règles précises pour la conception, la réalisation, la vérification et l'entretien des installations électriques. Pour l'alimentation pompe à chaleur, cette norme préconise de limiter les intensités de démarrage des moteurs à 45A en monophasé et 60A en triphasé. Elle impose également l'installation de trois interrupteurs différentiels dans votre tableau électrique, dont certains de type F spécifiquement adaptés aux équipements avec variateur de vitesse monophasé.


Normes EN 61000-3-2 et 3-3

Ces deux normes européennes sont essentielles pour l'installer pompe à chaleur en toute conformité. La norme EN 61000-3-2 concerne les émissions harmoniques et s'applique aux appareils dont le courant d'entrée est inférieur ou égal à 16A par phase. La norme EN 61000-3-3, quant à elle, traite des fluctuations de tension et impose des limites pour éviter les perturbations sur le réseau électrique. Elle exige notamment un courant de démarrage inférieur à environ 30A pour les PAC en monophasé et 50A en triphasé.


Mise à la terre obligatoire

La mise à la terre constitue un élément de sécurité fondamental pour votre installation. Elle permet d'évacuer le surplus de courant vers la prise de terre en cas de fuite d'électricité, protégeant ainsi contre les risques d'électrocution et de court-circuit. Ce dispositif, identifié par un fil jaune et vert, doit être raccordé à votre tableau électrique.


Installation d'un tableau divisionnaire

Pour l'intégration d'une pompe à chaleur, l'installation d'un tableau divisionnaire est fortement recommandée. Ce dernier doit être relié au tableau principal avec des câbles d'une section de 16 mm² (phase, neutre et terre). Ce dispositif présente plusieurs avantages : il crée une ligne dédiée facilement identifiable, permet de conserver une réserve de puissance pour d'éventuelles extensions, et facilite les interventions en cas de défaut électrique.


Sécurité et erreurs à éviter lors du branchement

Un branchement électrique mal réalisé lors de l'installation pompe à chaleur peut avoir des conséquences graves. Loin d'être une simple formalité, cette étape requiert des compétences techniques spécifiques pour garantir sécurité et performance.


Risques d'un mauvais branchement

Un raccordement électrique incorrect peut provoquer des surcharges, des courts-circuits et même des risques d'incendie dans votre habitation. En effet, sur le plan électrique, ces anomalies mettent en danger tous les occupants de votre maison. Par ailleurs, des dysfonctionnements récurrents peuvent entraîner une surconsommation d'énergie considérable, faisant grimper votre facture alors que votre confort thermique se dégrade.


Les conséquences ne s'arrêtent pas là. Un défaut d'étanchéité pourrait causer des fuites de fluide frigorigène, particulièrement nocives pour l'environnement. Côté hydraulique, un déséquilibre dans le circuit nuit gravement à l'efficacité du chauffage. Enfin, une installation défectueuse entraîne inévitablement la perte de la garantie fabricant.


Déclenchement intempestif du disjoncteur

Si votre disjoncteur pompe à chaleur saute fréquemment, plusieurs causes peuvent être identifiées. L'accumulation d'humidité représente un facteur courant, provoquant des courts-circuits qui font disjoncter l'installation pour protéger votre équipement. Un condensateur défectueux constitue également une source fréquente de problèmes, ne limitant plus les tensions reçues du compteur.


D'autres facteurs peuvent expliquer ces déclenchements : un mauvais isolement causant des fuites de courant vers la terre, un compresseur endommagé suite à un court-circuit, ou simplement un dimensionnement inadapté des câbles provoquant des chutes de tension. Par conséquent, il est essentiel d'identifier précisément l'origine du problème avant toute intervention.


Pourquoi faire appel à un professionnel RGE

Pour le branchement pompe à chaleur, faire appel à un installateur qualifié RGE (Reconnu Garant de l'Environnement) ou RGE QualiPAC s'avère indispensable. Ces professionnels maîtrisent parfaitement les raccordements hydrauliques et électriques, vous permettant d'éviter de nombreuses pannes et risques électriques.


Un artisan RGE vous aide à bien dimensionner et implanter votre matériel, optimisant ainsi ses performances. De plus, seul un professionnel agréé peut mettre en service le circuit frigorifique conformément aux réglementations en vigueur. 


FAQ

Puis-je réaliser moi-même le raccordement électrique de ma PAC ?

Il est fortement déconseillé de réaliser vous-même l'installation électrique de votre pompe à chaleur. En effet, il est recommandé de faire appel à un installateur qualifié RGE ou RGE Qualipac. Ce professionnel garantira une installation sécurisée et vous permettra de bénéficier des aides financières comme MaPrimeRénov'.

Quelle est la consommation électrique moyenne d'une PAC ?

D'après l'ADEME, la consommation électrique d'une PAC varie entre 35 et 51 kWh/m² par an. Plus précisément, une PAC aérothermique consomme en moyenne 51 kWh/m² par an, tandis qu'une PAC géothermique consomme environ 35 kWh/m² par an.

Ma PAC fait régulièrement disjoncter mon tableau électrique, que faire ?

Plusieurs causes peuvent expliquer ce problème : accumulation d'humidité, condensateur défectueux, mauvais isolement, ou dimensionnement inadapté des câbles. Vérifiez d'abord l'écran digital de la PAC pour identifier un éventuel code erreur. Si le problème persiste, contactez un professionnel.

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